Centro Equestre Vale do Lima

World Cup : reussites & axes de progres

 

Ce n’est pas encore tout à fait la rentrée pour le Horse-Ball même si la Champions League pointe déjà à l’horizon et si la récente publication du calendrier sportif des différents championnats Pro Elite, Pro et Amateur Elite a forcément fait vibrer tous les passionnés: l’occasion donc de revenir encore sur la 3ème Coupe du Monde FIHB avec ce billet des réussites et des axes de progrès de l’épreuve. Certains auraient parlé des tops et des flops, permettez-moi cette formulation bienveillante! Une vision non exhaustive et personnelle d’une semaine à Ponte de Lima...

Les réussites

A tout seigneur, tout honneur: commençons par le triplé Français. Raphaël Dubois l’a dit dans nos colonnes: "On devait gagner et on a gagné". Un succès qui revient aux joueurs, au staff et ses choix ainsi qu’à la cavalerie tricolore qui a été performante tout au long de la semaine! Au-delà du résultat qui reste remarquable car la pression du favori est toujours dure à gérer, j’ai perçu et apprécié l’existence d’un Groupe France, comme l’avait évoqué Florian Moschkowitz dans une interview que j’avais faite fin mars à l’issue du premier stage des Bleus à Lamotte. Des U16 aux Pro Elite en passant par les Ladies et à l’ensemble du staff, j’ai ressenti une cohésion globale de groupe. "Même maillot, même objectif" dit-on... Evidemment, on peut imaginer qu’il y a peut-être eu des tensions parfois comme dans toute équipe mais, même si cela a été le cas elles sont restées dans le groupe et les supporters des Bleus n’en ont rien vu.

Transition toute trouvée avec un deuxième point positif: le public Français! Venus en nombre, les fans tricolores mériteraient aussi un titre de champions du Monde pour les chants scandés, les clapping, les encouragements hurlés et les Marseillaises a capella. Seuls les Portugais peuvent se targuer d’avoir été presque autant soutenus. La demi- finale Pro Elite entre les Bleus et les Lusitaniens a probablement été le point d’orgue de la semaine avec des supporters des deux pays se rendant cris pour cris les encouragements pour les leurs: ce soir-là, le HorseBall Stadium ressemblait plus à un chaudron qu’à un simple terrain de Horse-Ball. Saluons aussi la qualité de certains speakers, capables d’enflammer le public tout en étant très pros et efficaces dans leurs commentaires sportifs. Ils ont aussi contribué à la qualité du spectacle.

Une autre réussite de cette épreuve: les moments passés par le public en dehors des terrains! Les espaces de convivialité avec les différents bars situés entre les deux terrains ont très bien fonctionné. A l’ombre de quelques grands arbres, portés par la musique des différents DJ, les fans étaient heureux de se retrouver et d’échanger dans un tel cadre.

Revenons aux autres réussites sportives et toujours sans volonté d’exhaustivité... Je citerais d’abord le Portugal qui place ses trois équipes sur le podium (2 médailles d’argent chez les Ladies et les U16 et 1 médaille de Bronze chez les Pro Elite): un succès qui revient aux joueurs, aux supporters qui jouaient à domicile et forcément au coach Bertrand Leclercq qui aura apporté son expérience et son expertise à cette nation. Si on ne compte que les médailles, on peut dire que les Lusitaniens finissent deuxième nation mondiale... Ensuite, saluons la réussite de l’équipe féminine Italienne qui monte sur le podium: Annalisa Risso nous avait confié avant la Coupe du Monde que le groupe Azzurri était bien armé pour briller au Portugal et avait vu juste.

Enfin, on adore, par principe, les critiquer voire les détester mais sur cette épreuve, difficile de le faire! Les arbitres! Je n’ai pas l’impression qu’il y ait eu des matches dont le public soit sorti en hurlant contre le corps arbitral: parfois, dans certaines situations et par habitude de ce que nous voyons dans les championnats Français, nous aurions envisagé plus de cartons jaunes et évidemment, certaines décisions peuvent toujours être discutées.... Mais sur l’ensemble de la compétition, j’ai apprécié la cohérence et l’homogénéité du groupe emmené par Gildas Lefort. Petite réserve parfois sur certains coloris (voire taille) de maillots mais c’est un détail.

Les axes de progrès

Je vais commencer par le système sportif car la course à la meilleure deuxième place en Pro Elite et celle pour le goal average en Ladies a conduit les équipes les plus expérimentées à étriller les "petites" nations. Je ne pense pas que les grandes équipes Européennes aient pris du plaisir à surclasser autant leurs adversaires, je ne sais pas si les équipes plus faibles ont apprécié prendre autant de buts et je suis certain que le public ne s’est pas souvent enflammé sur ces matches. Je comprends la volonté des équipes venues du monde entier de vouloir rencontrer les grandes formations Européennes pour apprendre et s’aguerrir mais je m’interroge encore s’il n’aurait pas été possible de trouver un système sportif plus efficace...

Autre axe de progrès pour les équipes qui viennent d’autres continents: la cavalerie. Nous avons vu certains chevaux loués par ces formations qui n’avaient pas un niveau satisfaisant pour jouer dans une telle épreuve! Certains équidés ne galopaient pas ou peu et tout le monde se souvient encore de certains Argentins au sang chaud mais aux chevaux qui trottent. Je pense qu’il faudrait réfléchir à un système plus juste et plus efficace pour réussir à proposer des chevaux de meilleur niveau aux équipes qui viennent de loin: pourquoi pas des partenariats avec des équipes ou des régions en France mis en place suffisamment tôt avec les nations lointaines pour bien préparer l’axe cavalerie? Imaginons en retour si nos Bleus devaient jouer une Coupe du Monde outre-Atlantique avec des chevaux de troisième zone...

Ces partenariats auraient un autre intérêt: élargir, rendre plus universels les échanges sur le Horse-Ball à travers le monde. Car c’est un autre point de progrès pour moi. Je ne pense pas que nous ayons globalement suffisamment réussi à faire se mélanger et se faire parler les différentes nations à Ponte de Lima. Plusieurs coaches me l’ont dit: avec toutes leurs activités courantes, ils n’ont pas vraiment eu le temps d’échanger avec nos confrères des autres pays. Le forum FIHB aurait pu être une opportunité de le faire mais je pense que sa planification n’était pas optimale car souvent en concurrence avec des matches: dommage car cette instance a permis, pour ceux qui y ont participé, de discuter et d’apprendre de notre sport dans le monde et la démarche mérite, pour moi, d’être encouragée et saluée.

Puisque je viens d’évoquer la programmation du forum en même temps que certains matches, je pense que certains regretteront aussi et plus globalement l’agenda de certaines journées. Surtout celle du lundi, l’organisation ayant probablement corrigé le tir ensuite... Ce jour-là, nous avons eu les matches des Bleus et des Bleues en quasi simultané sur les deux terrains et que l’affiche du jour entre l’Italie et l’Espagne s’est jouée sur le plus petit terrain dans la pénombre. Des petites erreurs probablement liées aussi à la détermination du programme des matches uniquement la veille de l’épreuve : le tirage au sort des matches réalisé le dimanche après-midi s’explique certes par la volonté d’avoir sur place les représentants des différentes nations mais cela complique la préparation de l’événement et la montée du suspense ; le Horse-Ball n’a certainement pas les moyens d’un tirage au sort quelques moins auparavant comme le football ou le rugby avec venue de toutes les délégations engagées mais peut-être qu’avec les moyens modernes de communication, on pourrait faire autrement...

Enfin, dernier point de progrès, là encore très personnel: l’accès à une salle média et au réseau internet pour pouvoir préparer, voire diffuser, en direct des résumés de match et des chroniques. Vous comprendrez pourquoi certains articles ont été publiés un peu tardivement par rapport aux événements relatés...

Au final, cette Coupe du Monde aura été une belle épreuve même si on doit toujours chercher à progresser: pour avoir échangé avec beaucoup de personnes pendant et après la compétition, elle marquera les mémoires avec de beaux souvenirs que nous devons d’abord à nos cavaliers et à leurs montures, le staff des Bleus mais aussi la chaleur d’un public de passionnés et le travail, plus dans l’ombre, de l’organisation et des arbitres. J’espère enfin que vous l’aurez vécu ainsi à travers les billets de présentation de nos Bleus, les articles et les interviews que nous avons publiés avant et pendant la compétition!

Cap maintenant sur la rentrée HB!